Les éditions Nerva de Dubois
Et l’art se transforme en céramique, les sculpteurs s’adonnent à la technique des craquelés.

Autour de « La Céramique Montoise » (dont la date de création remonte à 1925 et toujours sous l’influence d’A. Dubois) gravitait des peintres, des sculpteurs et de nombreux artistes.
La naissance des Editions Nerva constitua un exemple de collaboration entre le milieu de l’art et de la céramique.
Le cubisme, le symbolisme, et d’autres mouvements artistiques se retrouvaient, se côtoyaient dans les œuvres qu’ils ont confectionnées.
En ces ateliers, Antoine Dubois accueillît une brochette de sculpteurs1 en vue de la production d’œuvres en craquelé à tirage limité (de 10 à 150 exemplaires) : Nus, fillettes, animaux, personnage de la vie courante, « tout un univers qui est synonyme de rêves, de tendresse, de délicatesse, d’amour, de beauté mais aussi parfois de dures conditions de vie »2
Voici une liste de 26 sculpteurs3 ayant fait confiance à « La Céramique Montoise »
Au total 83 œuvres4 différentes ont été produites par les mains des collaborateurs de « La Céramique Montoise ».
Lorsque la pièce était approuvée (sans défaut) par le sculpteur artiste, il apposait sa signature au-dessus du vernis.
Malheureusement comme pour les dorures des faïences, les bonnes ménagères usaient par le frottement du chiffon cette noble signature.
Une numérotation atteste de la position de la pièce dans la série (ex : 49/100).
Un chiffre, des nombres, chaque pièce possède sa véritable carte d’identité intemporelle répertoriée dans une liste que publia La Nervie5 (voir image 1).
L’image 1 traduit cette carte d’identité :

  • Le « chiffre » qui classifie l’œuvre dans toute la production (colonne 1)
  • Le nom de la pièce (colonne 2)
  • Le nom du sculpteur (colonne 3)

  • Malheureusement, la quantité produite par pièce (par modèle) n’est pas reprise mais elle se retrouve bien souvent sur la céramique.
    Une telle confiance démontrait l’adéquation parfaite entre l’expérience, la maitrise des ouvriers et la qualité technique des installations de la faïencerie.
    D’autres faïenciers travaillèrent dans nos régions aussi avec des sculpteurs pour confectionner de splendides craquelés (A.M.C. Wasmuël, Manufacture impériale et royale de Nimy, Cérabel Baudour, Faïencerie D. Dubois Baudour, Boch Frères Kéramis, Atelier d’art de St Ghislain, et bien d’autres).
    « Voici donc, incorporé sur ce site une partie réservée aux œuvres des Editions Nerva. Le classement repris ci-dessous suivra la liste de l’image 1. »

    Numéro de classification de l’œuvre: 9 - (49ème épreuve sur 100).
    Nom de l’oeuvre: Bacchante (Prêtresse du Bacchus) - de 1928 - Hauteur 36,8 cm.
    Sculpteur: Franz Van Hoof.
    Explication:
    Franz Van Hoof, premier prix de Rome en 1920, expose à Anvers 1930, Rome en 1933, Bruxelles en 1935, Venise 1936, il est nommé professeur de sculpture à l’École des Arts et Métiers, à Etterbeek.
    Durant 50 ans, Van Hoof habita et eut son atelier au 54 Grande rue au Bois à Schaerbeek.
    Il pratiquait le modelage de la terre, travaillait la taille directe du marbre, du granit et s’adonnait au dessin, au fusain, à l’aquarelle et à la peinture.
    Il puisait son inspiration dans l’intimité de son entourage, prenant notamment son épouse pour modèle. Il a également représenté des ouvriers au travail et des sportifs, saisis dans des attitudes et des mouvements propres à leurs activités physiques1.
    Numéro de classification de l’œuvre: Sans.
    Nom de l’oeuvre: Les sœurs de Manon de 1928 - Hauteur 36,8 cm.
    Sculpteur: Fernand Hecq plus connu sous le pseudonyme d’Angelo Hecq. Date de naissance et de décès : 1901 -1991.
    Explication:
    Angelo Hecq, tu nous as laissé un patrimoine inestimable. Il est né à Piéton en 1901. C’est une figure créative de Mons Borinage et du Centre. Nos villes et nos villages (Tamines, Andenne, Pâturages, Roisin, Ghlin, je vous laisse retrouver le nom de ses œuvres dans ces diverses villes) conservent tes sculptures.
    Je voulais juste mentionner une œuvre mythique que vous pouvez découvrir au « Caillou qui Bique » : le buste d’Emile Verhaeren1 (1937- Autreppe).
    A la fois architecte et sculpteur, son attrait pour le cubisme l’a conduit à façonner de ses mains des terracottas (un exemplaire peut vous être présenté, si vous le désirez) et des craquelés (émail brillants ou mats) pour la Céramique Montoise (les mêmes modèles furent aussi produits en bronze). Avec cette manufacture, il honora plusieurs commandes comme pour la manufacture Boch Frères Keramis (avant la seconde guerre mondiale) et surtout avec la céramique d’Andenne (Guerin).
    Fernand (de son vrai prénom) Hecq participa aux Editions Nerva. Toutes les productions issues de cette association (temporaire) furent réalisées avec la complicité d’Antoine Dubois2 . Situons en outre : les Perruches, les chats, Mignon, l’Enchaîné, Oiseaux et les sœurs de Manon.
    Pour les montois, il fût aussi professeur à l’école St Luc à Mons.
    Ses œuvres sont numérotées lorsqu’il émettait celles-ci pour les éditions Nerva mais il avait aussi sa propre production non numérotée (dont le nombre n’était pas précisé).
    C’est le cas de ce que je vous propose aujourd’hui.